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Le Conseil de développement peut-il avoir un impact sur les politiques de Nîmes Métropole ?

Le Conseil de développement (CODEV) de Nîmes Métropole est composé de 99 citoyennes et citoyens qualifiés dans divers domaines de la vie locale - économique, social, environnemental, sanitaire, éducatif, culturel, scientifique ... Lieu de démocratie participative, il a vocation à constituer une interface entre Nîmes Métropole et la société civile. Sa composition a été renouvelée le 10 mai 2022 par délibération du conseil communautaire.

Ses travaux auront-ils un impact sur les décisions communautaires ?

Pour répondre à cette question, nous avons interrogé deux spécialistes.  Ils ont lu le premier rapport du CODEV  daté du mois de mai 2023. Vous pouvez télécharger ce document ICI

Mme Sociétécivile

Enfin, avec le Conseil de développement, on entend une voix originale et pertinente, différente de celle des élus. La diversité de ses membres garantit la diversité de ses points de vue. Leur expertise va au-delà des six ans d’un mandat ou des limites géographiques de la communauté d’agglomération.  Ils s’expriment librement.

Le CODEV a fait sien tous les objectifs de moyen et long terme de décarbonation de l’économie et de préservation de la biodiversité. Il veut coopérer avec le Pays d’Arles et le Grand Avignon.

 

M. Parolecitoyenne

Il remplit son rôle, qui est de faire des propositions innovantes. Mais celles-ci sont en net décalage avec le Projet de territoire de l’agglomération. Dans ce document, regardons la fréquence des mots utilisés :

Métropole : 102.

Écologique 21. Engagée 7.

Changement climatique, transition :  4.

PLU (Plan local d’urbanisme), PLUI (Plan local d’urbanisme intercommunal), coopération : 0.

Où est donc le scenario prospectif intégrant les impacts locaux du dérèglement climatique (intensification de la sécheresse, des canicules, des incendies, des inondations) ? À quand la diminution de 50% des émissions carbone du territoire ? Et celle de l’artificialisation des sols ? Les 39 communes de l’agglo ont-elles la capacité de dessiner un projet de territoire compatible avec le futur Plan Climat ou le Plan des mobilités, comme le propose le CODEV ?

Mme Sociétécivile

Vous avez raison ! Le CODEV porte un regard critique sur le Projet de Territoire de Nîmes Métropole. Il déplore que le précédent projet n’ait pas été actualisé, n’ait pas anticipé les changements réglementaires prévus à l’horizon 2032. Et pas davantage les conséquences du retour de la guerre en Europe … Ce projet lui apparait hétéroclite et insuffisant au regard des enjeux du changement climatique. Il reste focalisé sur les actions décidées par l’agglomération. Où sont donc les actions partenariales ?

Pour le CODEV, le projet de territoire devrait intégrer la nécessaire « recomposition globale des activités économiques (agricoles, productives, tertiaires) dans le cadre de la décarbonation de l’économie nationale et donc locale ». C’est pourquoi il propose la mise en place d’un dispositif annuel de suivi-évaluation et d’actualisation.

M. Parolecitoyenne

Le rapport du CODEV est très vertueux. Il entend « promouvoir un aménagement du territoire équilibré, économe en espace artificialisé et intégrant les enjeux climatiques. » Mais pour Nîmes métropole, la fragilité de la situation financière obligerait à se concentrer sur ce qui est faisable et prioritaire. D’où, des actions où l’agglo n’est pas tributaire de l’accord d’autres partenaires.

Certaines propositions du CODEV entrent en contradiction avec les choix de l’agglomération. Prenons l’exemple de l’empreinte carbone de l’activité voyageurs de l’aéroport Nîmes-Garons. Elle devrait être intégrée au Plan Climat, alors que Nîmes métropole fait de l’activité aéroportuaire un atout majeur de développement économique.

Mme Sociétécivile

Le CODEV a fait un travail intéressant de hiérarchisation des actions relevant du plan de mobilité. Cette sélection remet en cause les priorités accordées par Nîmes Métropole aux projets routiers, car elles sont contraires aux objectifs nationaux de décarbonation de nos déplacements.

 

M. Parolecitoyenne

Allons plus loin. Quand le CODEV propose l’abandon du projet de contournement ouest de Nîmes (CONIM), le projet de territoire prône la mise en place de réseaux de transports attractifs grâce aux infrastructures routières existantes complétées par le CONIM …

Car pour l’agglomération, il paraît utopique de tout ramener aux transports en commun et à des pistes cyclables. De nombreux déplacements ne pourront basculer de la voiture individuelle vers ces modes. Certains projets routiers lui paraissent indispensables pour mieux répartir le trafic et réduire les nuisances. Mais alors, comment concilier cette démarche avec un aménagement du territoire adapté au changement climatique ?

 

Mme Sociétécivile

Dans le même esprit, pour le CODEV, le dossier de réaménagement du Marché Gare est complètement à revoir. Il se base sur des hypothèses de besoin d’activités tertiaires (60 000 m2 de bureaux) et d’absence de besoins de logements, tout à fait contestables.

Au moment où l’on s’apprête à artificialiser la ZAC du Mas Lombard et celle de Magna Porta, le CODEV se demande si l’on ne devrait pas désartificialiser une partie du Marché Gare pour respecter l’objectif de Zéro Artificialisation Nette en 2050

 

M. Parolecitoyenne

Vous avez raison, les interrogations du CODEV sont fondées. Ce dossier mérite d’être revu. Je crois savoir que Nîmes Métropole et la SPL Agate sont ouverts à une discussion.

Sans conclure :

Seul l’avenir nous dira si la voix critique du CODEV aura un impact sur les décisions de l’agglomération. Mais chacun conviendra que l’expression d’une voix indépendante sur certains grands dossiers est particulièrement bienvenue. Il est souhaitable que ses travaux soient rapidement mis à disposition de tous nos concitoyens.

Et vous, qu’en pensez-vous ?

 

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