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La politique scolaire de Nîmes est-elle adaptée aux enjeux d’aujourd’hui  ?

L'éducation est un service public national. L’Etat a en charge les programmes scolaires et la gestion du personnel enseignant. Les collectivités territoriales assurent l’ensemble des autres compétences : locaux, restauration, activités périscolaires, personnels non enseignants, etc. Les écoles primaires relèvent de la commune.

Pour :

La ville de Nîmes a obtenu le label « Ville amie des enfants » décerné par l’Unicef depuis 2006. Elle s’est engagée à rendre effectifs les droits de l’enfant de 0 à 18 ans sur son territoire.

Le Pass Famille permet de bénéficier de tarifs personnalisés selon la situation financière des familles. Le taux de réduction concerne de nombreuses prestations de la ville : restauration scolaire, Accueils de Loisirs Associés à l'école (ALAé), Accueils de Loisirs Sans Hébergement (ALSH), classes de découverte, activités des centres socioculturels et sportifs, bibliothèque, conservatoire.

Pour le secteur petite enfance, Nîmes compte 6 établissements « multi-accueil » (anciennement crèches et halte-garderies) avec environ 350 places. La ville assure le fonctionnement de ces établissements et un soutien financier aux organismes privés gestionnaires d'établissements « multi-accueil ».

Contre :

À Nîmes, il est urgent de développer l’offre d’accueil de la petite enfance (0-3 ans) qui reste très limitée, en soutenant davantage les structures existantes, en réalisant des travaux d’extension ou de construction de nouveaux établissements municipaux.

Pour :

Nîmes compte 83 écoles maternelles et élémentaires qui accueillent chaque année près de 12 000 élèves, ainsi que des ALAé qui fonctionnent durant l'année scolaire sur le temps périscolaire (800 places) et des ALSH qui fonctionnent les mercredis et durant les vacances (1300 places). La ville offre une dotation en moyens matériels et fournitures scolaires, affecte le personnel non enseignants (ATSEM) aux écoles maternelles publiques. Elle fournit des services pédagogiques complémentaires (en zones d’éducation prioritaires, classes de découverte, transports pour sorties scolaires, intervenants spécialisés, soutien financier aux projets d'enseignants, équipements éducatifs spécialisés…). Enfin, elle offre un soutien financier au fonctionnement des écoles privées du premier degré sous contrat avec l’État.

Contre :

Les aménagements des écoles primaires doivent être intensifiés. Certaines écoles sont vétustes et sans accès handicapés, alors que l’école inclusive est pourtant inscrite dans la loi. Des économies d’énergie pourraient être réalisées par une meilleure isolation des bâtiments existants. La chaleur pourrait être atténuée par la végétalisation d’une partie des cours d’écoles transformées en jardins potagers éducatifs, cultivés par les élèves en partenariat avec les jardiniers de la ville.

Il apparaît nécessaire de travailler sur le recrutement et la formation continue des agents employés dans les écoles (ATSEM) et des animateurs des ALAé, et sur la concertation entre école et ALAé pour harmoniser les projets éducatifs.

Pour :

La ville organise le service de restauration dans 54 restaurants scolaires. Elle commande les repas à une cuisine centrale du prestataire SHCB. Les menus sont composés avec 30% de produits bio, 50 % de fruits et légumes locaux. En moyenne, la ville proposait deux fois par mois des menus végétariens, et depuis novembre 2019, un plat végétarien par semaine est servi.

Contre :

Des efforts ont été réalisés depuis 2019, mais il faudrait viser une amélioration significative des pourcentages d’aliments issus de l’agriculture biologique associés à des produits issus de filières courtes et locales, pour aller vers une « éco-cantine ». Inclure la possibilité d’un choix de repas végétarien quotidien serait souhaitable, ainsi que transformer les cantines non encore équipées en self-service, pour favoriser l’autonomie des élèves et lutter contre le gaspillage. Objectif : zéro déchet.

Pour :

La construction du Pôle éducatif et culturel Jean d'Ormesson, inauguré en 2020, est un projet ambitieux : « inventer l’école élémentaire idéale et améliorer les conditions d’apprentissage dans un quartier où la réussite scolaire pose question, amplifiée par le manque de mixité sociale et du fort « taux d’évitement » (35% en 2015). Pendant trois ans, aidée d’un sociologue et d’une anthropologue, la Ville a impliqué parents d’élèves, enfants, enseignants, acteurs associatifs et institutionnels du quartier pour établir les besoins. Le projet veut allier l’idée d’une école ouverte sur le quartier et accueillant des activités extérieures. De plus, le bâtiment est bioclimatique à énergie positive.

Contre :

Pour les futures rénovations ou constructions d’écoles primaires, une politique ambitieuse de prise en compte de l’accessibilité, de la haute qualité environnementale, de l’urbanisation et de la sectorisation est nécessaire, à l’image du Pôle éducatif et culturel Jean d'Ormesson, mais pour toutes les écoles. Un travail de co-construction permettrait de prendre en compte de façon précise les besoins des usagers pour mieux penser la rénovation comme la construction de nouvelles écoles. Une offre plus attrayante dans ces écoles éviterait peut-être la "fuite" vers le Privé (équipements sportifs, médiathèque, salle polyvalente : cinéma, spectacles, conférences, expositions, utilisables hors temps scolaire par les associations par exemple). Limiter au maximum les dérogations et refondre la sectorisation scolaire permettrait de favoriser cette mixité culturelle et sociale qui fait tant défaut à Nîmes, condition pour mieux apprendre à vivre ensemble dès l’école primaire.

Sans conclure :

Les pistes pour améliorer l’école et l’adapter aux enjeux d’aujourd’hui peuvent pour la plupart faire l’objet de consensus. Reste à savoir si les volontés politiques seront capables d’en faire des priorités.