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Faut-il construire plus de logements sociaux sur l’agglo nîmoise ?

La Fondation Abbé Pierre vient de le rappeler : le « mal logement » en France est toujours d’actualité. Nous consacrons entre 11 et 27% de notre budget au logement et même jusqu’à 50% pour les ménages modestes résidant dans des métropoles. 2,2 millions de ménages, dont 12 000 gardois, sont demandeurs d’un logement social. 70% des français y sont éligibles en fonction de leurs revenus.  Mais comment satisfaire la demande sans aggraver la consommation de foncier ? En particulier dans un département qui accueille 3 000 nouveaux gardois chaque année et une agglomération, Nîmes métropole en croissance sur les communes situées en périphérie de la ville centre.

La loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain) impose aux communes membres d’une intercommunalité de plus de 50 000 habitants, comme Nîmes Métropole, de disposer de 25% de logements sociaux. Par ailleurs, le PLH (Programme local de l’Habitat) de l’agglomération pour la période 2019-2024 fixe un objectif de 1545 logements neufs/an dont 560 de logements sociaux. Si elles veulent éviter les sanctions financières, les communes de l’agglomération doivent répondre à cet objectif et agir « à marche forcée ».

Pour :

Y a-t-il trop de logements sociaux sur l’agglomération nîmoise ? Assurément non. Seule Nîmes atteint un taux proche des 25% requis, Saint-Gilles est à 16.3% tandis que les autres communes concernées sont entre 4% et 12.1%. On est loin des 25% requis par la loi ! Surtout si l’on considère que dans le Gard 30 000 personnes sont bénéficiaires du RSA et que le taux de chômage atteint les 13%.

Les bailleurs sociaux tels Habitat du Gard principal acteur du département, Un toit pour tous, la SEMIGA, Grand Delta habitat… bénéficient d’aides à la construction. Ils réalisent des petits ensembles qui n’ont plus rien à voir avec les ZUP des années 1960, en cours de rénovation. Ces nouveaux logements sociaux s’intègrent au tissu urbain ou rural des communes de l’agglomération.

Contre :

La loi SRU affiche un objectif louable pour faciliter le droit au logement de la population. Mais le logement locatif social ne constitue qu’une des réponses possibles aux problèmes de logement. La construction d’immeubles de logements sociaux engendre souvent un réflexe de stigmatisation des populations qui y vivent. Il existe de nombreux autres dispositifs pour répondre aux demandes de 70% de la population. Le conventionnement de logements privés, à l’occasion de subventions à la rénovation assure des loyers abordables et constitue une piste à amplifier pour favoriser une véritable mixité sociale. De même, la création d’un Office de Foncier Solidaire, comme à Paris, permet de créer une offre d’accession à la propriété accessible aux ménages à revenu moyen. Le principe repose sur la dissociation du foncier et du bâti : le foncier reste propriété de la Foncière, tandis que le bâti (le logement) est vendu à des familles.

Pour :

La construction de logements sociaux a un fort impact économique : elle génère plus de 300 000 emplois dans le secteur du bâtiment dont 182 000 dans la construction neuve et 112 000 dans la réhabilitation.  Plus de 24 milliards d’euros/an seront investis en France dans les prochaines années.

Le logement social est un outil visant à répondre au droit au logement opposable (loi DALO de mars 2007) qui confie à l’État le soin de loger ou de reloger de façon prioritaire et urgente les ménages reconnus éligibles, ce qui n’est pas sans soulever des difficultés.

Contre :

L’entretien et la maintenance des logements sociaux est souvent le point faible des gestionnaires. La réparation des ascenseurs en panne prend souvent de nombreuses semaines. D’autres travaux de maintenance sont souvent reportés pour des raisons budgétaires.

Pour répondre à la loi DALO, le logement social est rarement disponible au moment où il faut reloger une famille ou une personne. En 2017, sur Nîmes Métropole, il y avait 5,3 demandes de logement social pour une seule attribution. Le temps d’attente pour obtenir un logement est très long. Même en accroissant la construction de logements sociaux, il faudrait réserver un volume de logements Loi DALO pour assurer la fluidité nécessaire.

Sans conclure :

Les logements sociaux sont un des outils décisifs de la politique du logement de l’agglomération. De nombreuses communes affichent un déficit très marqué qu'il est urgent de combler en sachant conjuguer différents outils et différentes offres, publiques et privées, pour faire vivre une véritable mixité sociale.

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