CONTROVERSE(S)

 La lettre nîmoise du débat citoyen

Actualité

Notre raison d'être

Nos lettres

Nos enquêtes

Nous contacter

Liens utiles

 

                      Budget 2023 : des choix, mais beaucoup d’incertitudes !

Décembre est le mois du vote du budget de la ville pour 2023. D’ordinaire, il est voté simultanément au budget de Nîmes-Métropole. Ce qui permet d’avoir une juste vision des projets et des moyens de la collectivité. Or, pour 2023, le budget de l’agglomération ne sera adopté qu’au mois de mars …

Le débat du 5 novembre au Conseil municipal est donc tronqué par ce report. On ne connait que les projets de la ville, alors que les compétences économiques (emploi, zones d’activité), environnementales, le transport (Tango), la gestion de l’eau, des déchets … sont du ressort de Nîmes Métropole. C’est donc avec prudence que deux de nos concitoyens, l’Argentier et la Reboussière, ont échangé leurs points de vue sur les orientations budgétaires de la ville.

L’Argentier :

Malgré la guerre en Ukraine, et ses conséquences sur les prix et les tarifs, les finances de notre commune sont en bon état. Un exemple : la diminution de la dette qui est passée en 20 ans de 291 M€ à 175 M€.

La Reboussière :

Vous y allez un peu fort ! Le budget 2023 est un véritable casse-tête pour les maires, sauf à réduire les services publics. Par exemple il a fallu trouver une combinaison financière pour que le délégataire Vert-marine accepte de rouvrir la piscine Nemausa. Quant à la dette, si elle diminue à la ville, c’est parce que nombre de ses compétences ont été transférées à Nîmes Métropole.

L’Argentier :

Nos élus ont réalisé 50 M€ d'investissement en 2021, c’est-à-dire plus que la moyenne des villes de même taille. Les grands chantiers du mandat vont reprendre : Palais des congrès, parc Jacques Chirac, candidature à l’Unesco de la Maison carrée, mise en valeur du patrimoine historique, programme ANRU … Le tourisme sera le moteur de l’emploi.

La Reboussière :

Vous allez vite en besogne ! Le projet phare du Palais des congrès est disproportionné au quartier de la Placette, coûteux (56M€, sans tenir compte d’une inflation galopante).  Il est contesté par des riverains qui ont introduit un recours.  Cette politique néglige depuis des années, par souci d'argent, d'agrandir des écoles dont les cantines débordent sur les salles municipales associatives. Le projet du parc Jacques Chirac ne démarre pas avant 2024. Les Jardins de la Fontaine sont délaissés. La voirie est toujours dans un état précaire, même si la réfection de la rue Auguste doit valoriser la Maison carrée. Les travaux sur l’espace public, par exemple la Porte de France, sont centrés sur le Palais des congrès, mais négligent le reste de la ville, au-delà du centre historique.

L’Argentier :

Personne ne nie que l’attractivité de Nîmes vient de son amphithéâtre, le mieux conservé du monde romain. D’où la poursuite de sa rénovation jusqu’en 2034.  Parlons aussi du Conservatoire de Musique, Danse et Art dramatique, élément essentiel de notre politique culturelle.  Après les études en 2021, la sélection de la maîtrise d’œuvre en 2022, on désignera en 2023 l’équipe d’architecture pour le bâtiment des Carmes, abritant actuellement la faculté de sciences. Ajoutons à cela la Halle des sports du mas des Vignolles : lancement des travaux en 2023, pour une ouverture en 2024.

La Reboussière :

À propos du Conservatoire, vous voulez parler de l’Arlésienne, chère à Alphonse Daudet ? Car son transfert est prévu depuis bientôt 20 ans, soit quelques générations d’élèves, et soumis au déménagement, toujours pas financé, de la fac des sciences à Hoche. Les élus ne semblent pas préoccupés par l’enseignement artistique, notre École des Beaux-arts, chichement dotée, n’étant pas accessible aux personnes handicapées. Pas plus que par la valorisation des collections uniques du Museum d’Histoire naturelle, figées dans leurs locaux vétustes et inadaptés.

L’Argentier :

Le cœur de ville s’embellit de jour en jour. On peut y accéder plus aisément les jours de fête commerciale et les samedis après-midi grâce à la gratuité du stationnement de surface. À la Coupole, qui jouxte les Halles, les élus poursuivent les études pour trouver le meilleur scénario de développement. La ville a racheté un droit au bail à la rue Général Perrier pour éviter l’installation d’un fast-food et y loger une enseigne de qualité.

La Reboussière :

Où sont passées les Galeries Lafayette qui devaient être le moteur du commerce de centre-ville ? Pour les dépenses de fonctionnement, la fiscalité est toujours élevée, alors que du Secours populaire au Secours catholique, des Restos du cœur à la Banque alimentaire, on constate une progression inquiétante de la pauvreté. Avec l’extinction de l’éclairage public la nuit, les 1,3 M€ d’économie sont bienvenus. Mais cette mesure a-t-elle été pensée ? Plonger des quartiers entiers dans le noir, alors que Montpellier par exemple éteint seulement les grands axes de circulation, est-ce la bonne solution ? 

L’Argentier :

Avec les travaux de l’ANRU, au Chemin-Bas, au Clos d’Orville, au Mas-de-Mingue, à Pissevin et Valdegour, les quartiers prioritaires vont changer de visage dès 2023.

La Reboussière :

Demandez aux médecins de Pissevin ce qu’ils en pensent : des loyers trop élevés, des locaux mal situés risquent de compromettre la couverture médicale de 9 000 habitants …

Sans conclure :

Ce débat d’orientation budgétaire s’est déroulé dans l’enceinte feutrée du Conseil municipal, dont les séances ne sont toujours pas diffusées sur les réseaux sociaux. Et si les nîmois pouvaient donner leur point de vue en dehors des échéances électorales ? Qu’en pensez-vous ?

 

 

retour accueil